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01 Déc. 2018. Gilets
jaunes : qu’y a-t-il à négocier ?
Mr le
président ne veut pas reculer et son premier ministre ne compte pas
« changer de cap » … !
En clair, circulez y a rien à
voir ! Sauf que depuis le 17 novembre les gilets jaunes gardent une
attitude constante. Blocages de route, de dépôts de carburant, de centrale de
la grande distribution. Pas un rond-point de village, pas un jour sans – qu’à
travers le filtre étroit de la propagande radio, et télé – de nouvelles
forces se lèvent et rentrent dans le mouvement.
Pire, pour messieurs Macron et
Philippe, plus de 80% des français soutiennent le mouvement.
Ce gouvernement est acculé.
Les larbins du pouvoir, tous ces
députés mal élus et ces journalistes "experts" et bien payés, étalent leur « incompréhension » sur des médias aux
ordres. Classiquement ils déforment les propos, les actions du peuple de France
qui serait manipulé par l’extrême droite, l’extrême gauche ….. bientôt l’étranger
….
Alors il va bien falloir trouver
un truc. Mais ce truc tout le
monde le connait et lui aussi est condamné d’avance.
Le gouvernement manque « d’interlocuteurs crédibles » dit-il.
Et oui, on avait l’habitude de se rencontrer en réunions fermées avec des directions
syndicales qui d’un côté organisaient des manifestations promenades – qu’on se
rappelle l’enterrement en musique de la destruction du droit du travail (loi El
Khomri), la destruction du système de retraites, le largage des cheminots … - et de l’autre côté ne voyaient rien de mal à
être subventionnés à hauteur de plusieurs millions d’euros par …le
gouvernement !
Mais que sont les directions des centrales syndicales face à ce puissant
mouvement qui réunit retraités, actifs, chômeurs, précaires, très petites
entreprises….?
Fini le corporatisme qui nous a tant divisé. Place au peuple.
Les directions syndicales
réclament un « dialogue social
normalisé » et c’est exactement ce que veut le gouvernement.
Ce
gouvernement insiste pour recevoir des gilets jaunes, mais il faut qu’ils
soient représentatifs. Mais ce
gouvernement est-il lui-même « représentatif » ?
Depuis quand un
gouvernement aussi méprisant et hautain, insensible à la détresse du peuple, se
croit-il autorisé à dicter ses conditions ?
Courageusement, malgré les menaces qu’ils reçoivent tous
ceux des gilets jaunes qui ont rencontré ministres et autres autorités, ont
fixé leurs conditions : diffuser publiquement leurs discussions, venir en
forte délégation, ne rien négocier ou discuter au nom des autres. Et chaque
fois, fin de non-recevoir de l’Etat.
Le rapport de forces :
Tous les jours le mouvement prend
de l’ampleur.
Désavouant leurs directions des
militants de base et certains responsables – tous syndicats confondus –
rejoignent les Gilets Jaunes.
La jeunesse lycéenne commence
elle aussi à comprendre que ses anciens défendent leur avenir.
Nul doute que demain les
étudiants et les enseignants, les fonctionnaires se joindront massivement à ce
mouvement qui traduit en fait l’accumulation de mesures antisociales
promulguées par tous les gouvernements passés de droite ou de gauche.
Cette accumulation de solidarités
populaires - sans précédent – en
France ne saura se satisfaire de quelques mesurettes. Et ce gouvernement plus
que jamais - et plus visiblement que
d’autres - au service exclusif des
riches n’a guère de choix.
Ce qui est sûr c’est qu’il doit
céder la place. Comment le fera-t-il ? Ses choix sont limités.
- Soit il
fait le tour de passe–passe habituel en provoquant des élections (ce à quoi appellent d’ailleurs déjà
certains groupes gauchistes !)
- Soit il
tente l’épreuve de force en envoyant armée et police contre le peuple.
Ses choix ne sont pas encore faits.
Tout dépend de la mobilisation
en France, dans les colonies (DOM-TOM et à l’étranger (Belgique Allemagne…).
Mais quelles que soient les options
retenues, plus rien ne sera comme avant dans ce pays. Notre peuple devient
majeur. Il n’accepte plus de se mettre à genou et ce genre de comportement, de
raisonnement est irréversible.
Quand des millions de gens, se côtoient,
échangent des points de vue dans les actions qui ont été menées cette semaine
écoulée, apprennent l’action et la réflexion communes, il est bien difficile de
les traiter par la suite comme des moutons contents de se laisser tondre.
Préparer l’avenir :
Il est évident que rien ne se
gagne sans une organisation, une structuration du mouvement. Notre pays est
riche de traditions révolutionnaires. Depuis des siècles, des guerres de
paysans en passant par la Révolution de
1789 et la Commune de Paris le
peuple a su créer les bases de SON
pouvoir aujourd’hui trahi à nouveau par de nouveaux seigneurs capitalistes.
Notre avenir ne dépend d’aucun « homme
providentiel ». Il doit se construire là où nous luttons. Créons de
comités communaux dans les campagnes et les petites villes, des comités
d’arrondissements ou de quartiers dans les grandes villes.
Élisons des représentants dont le
mandat peut expirer à tout moment s’ils ne respectent pas les engagements fixés
par tous. Fédérons ces comités au niveau départemental, régional, puis
national, afin de créer une vraie assemblée
populaire.
Le peuple peut vaincre.
Le peuple vaincra.
Organisation des Communistes de France - 01/12/2018
ocf@kominform.org