A propos du texte
« Pour construire une autre société,
la France doit agir pour un autre monde » du groupe « Faire vivre et renforcer le pcf »
daté du 21 Mars 2016.
Précisons immédiatement que
depuis son adhésion totale aux thèses énoncées par N. Kroutchev lors du 20ième
congrès du Parti Communiste de l’Union Soviétique en 1956, le parti soi-disant
communiste français a scrupuleusement appliqué sur les questions nationales
comme internationales une ligne de capitulation totale face à notre bourgeoisie
et face à l’impérialisme.
Ce parti n’a cessé, soit en son
nom soit à travers la direction de la CGT et autres organisations sous son
contrôle, d’affaiblir les capacités de combat du prolétariat et du peuple de
France. De grèves purement économiques ultra-contrôlées en manifestations,
d’élections en collaboration avec les socialistes français ; force nous
est de constater – et TOUT LE MONDE peut le constater ! – que
depuis les années 1960, tout ce que le prolétariat et le peuple français
avaient arraché à la bourgeoisie à la fin de la guerre, TOUT a été ou est en
cours de phase finale de destruction (accès à la santé, droit du travail,
éducation …).
Il n’y a pas besoin d’être un grand théoricien pour comprendre
cela ! Il suffit de faire ses courses, de regarder son bulletin de
salaire, de passer par Pôle emploi ou l’hôpital …. Bref, il suffit de vivre à
coté du prolétariat et du peuple de notre pays !
Voilà où nous a mené la ligne
politique de ce parti qui se prétend communiste. Alors résolument nous disons :
nous ne voulons pas « faire vivre
le pcf, ni le renforcer ».
Par quelle pirouette le rédacteur
(ou plus probablement la rédactrice) du texte : « Pour construire une autre société, la France
doit agir pour un autre monde » essaie t il donc de nous faire prendre
des vessies pour des lanternes.
Et de quel « autre monde » nous parle t
on ? Voyons cela en analysant les 4 principes de manipulation en
œuvre dans ce texte :
Ou comment refaire une « théorie marxiste »
en éliminant tous les acquis du mouvement communiste
Principe N°1 : « La chute de l’URSS a libéré la violence de ce capitalisme qui « porte en lui la guerre comme la nuée l’orage »,
mondialisé la concurrence de tous contre tous ».
Lisons bien : quand
l’URSS était là la violence capitaliste était contenue. Vrai ou faux ?
Faux, et bien au contraire. Dès la Révolution d’Octobre la violence capitaliste
a été extrême contre l’état des Soviets. De 1917 à 1924, 14 puissances
capitalistes « alliées » ont tenté d’écraser la Révolution.
Les capitalistes en proie à une
crise profonde (1929) se ressaisirent et créèrent en 1933, sur le continent
européen un état directement anti-communiste : le Nazisme allait être le
fer de lance de la guerre contre les soviets et cela dura jusqu’en 1945 !
Et même si on considère que
l’URSS restât communiste après 1956 (ce que nous contestons), la guerre
du Vietnam, de Yougoslavie … nous prouvent que la violence du capitalisme n’a
pas attendu la « chute du mur »
pour se …..Libérer.
Par essence, par ses fondements même (profit maximum, accaparement des territoires
…), le capitalisme est violent.
Principe N°2 : « Le développement chinois a sorti de la misère un milliard d’humains et
construit une “société de moyenne aisance”. Les conditions de vie de la grande
masse des chinois sont désormais meilleures que celle des couches populaires du
Nord ».
Pas une seule analyse de
classe ! Juste une vague prétendue « société de moyenne aisance ».
Voyons donc ce qu’est cette moyenne aisance :
« En 2010, le salaire mensuel moyen était d’environ 3 300 dollars aux
Etats-Unis. En Chine, il s’échelonnait entre 250 dollars dans le secteur
privé et 440 dollars dans les entreprises publiques. Si l’on ajuste ces
chiffres pour tenir compte du coût de la vie qui est inférieur en Chine, ils
équivalent à une fourchette de 400 à 710 dollars par mois ».
(source : OIT : Organisation Internationale du Travail).
Mais ce que ne dit pas l’OIT
c’est que :
« Dans ce pays, les données sur les salaires réels ne concernent que les
salaires des établissements urbains, et ne prennent pas en compte les
travailleurs migrants ayant quitté la campagne pour venir travailler dans les
villes, sans permis de résidence urbain (le hukou) et donc en situation illégale. Or,
ces paysans ayant migré vers les villes, les « mingong », représentent plus de 20 %
de la population active de villes comme Shanghai ou Pékin, et on estime que
les employeurs, profitant de leur statut illégal, les rémunèrent jusqu’à 40 % de moins que les
travailleurs dits résidents, alors même que leurs conditions de travail sont
souvent plus pénibles. (ITUC - International Trade Union
Confederation, 2010 ; Gagnon et al.,
2009).
Principe N°3 : « Le dialogue avec les communistes chinois est essentiel pour connaître
et comprendre cette transformation, ses contradictions sociales, ses
perspectives politiques. La Chine est une des rares puissances qui développe
des coopérations économiques sans intervention militaire, malgré les guerres
que les USA et l’OTAN imposent.
La situation du monde un siècle après la première guerre mondiale n’est
donc pas un nouvel affrontement entre blocs impérialistes concurrents, mais la
mise en cause de la domination des USA et de l’OTAN par le développement des
“BRICS” et du “socialisme de marché” chinois ».
Les communistes qui veulent
« faire vivre et renforcer le pcf »sont orphelins. Ils ont perdu
l’URSS et ils cherchent la lumière. La Chine, cette société de « moyenne aisance » (en fait :
de pauvreté organisée, de richesses accumulées en peu de mains comme nous
venons de le voir ) devient dès lors un modèle à étudier il faut donc « dialoguer avec les communistes chinois »
pour « connaitre et comprendre »…..
l’art de se draper dans le drapeau rouge pour trahir le drapeau rouge.
Les communistes chinois ne font
pas comme ces vilains capitalistes, pas de guerre, mais des « coopérations économiques ». Là
aussi ne nous laissons pas charmer par des mots doux. Qu’en disent les
travailleurs africains (pas les élites corrompues !) :
« Un rapport récent de plus de 200 pages, publié par le Réseau
d’études africain sur le travail à l’initiative de syndicats régionaux, dresse
ainsi un tableau accablant des conditions et des relations de travail dans les
entreprises chinoises opérant dans une dizaine de pays du continent :
rémunérations insignifiantes, journées trop longues, éreintantes et non
entrecoupées de pauses, généralisation des contrats temporaires, voire absence
de contrat, conditions de logement déplorables pour les travailleurs,
non-respect des standards minima de sécurité, hostilité envers les syndicats,
multiplication des menaces et des pressions envers les ouvriers, mesures de
coercition, rétention des paies, maintien des travailleurs africains dans des
postes subalternes et sous-rémunérés, etc. Si les auteurs du rapport
reconnaissent l’hétérogénéité des situations et le fait que ces formes
d’exploitation n’ont rien d’inédites en Afrique, leurs conclusions n’en sont
pas moins sans appel.
Contrastant avec la volonté souvent affichée par Pékin de bâtir une «
société harmonieuse » (Hu Jintao), la plupart des firmes chinoises bafouent
régulièrement les droits les plus élémentaires des travailleurs, en particulier
là où les États n’ont ni les moyens ni la volonté de les faire respecter. Et
les auteurs de pointer du doigt le mépris des entrepreneurs chinois pour les
législations sociales locales, le contournement fréquent de ces dernières et la
collusion étroite entre les firmes chinoises et les pouvoirs publics (locaux
et/ou nationaux), lesquels n’hésitent pas à prêter main-forte aux employeurs
pour mater toute velléité de révolte (Yaw Baah et Jauch, 2009). Une connivence
et un dédain pour les droits des populations qui sont également mis en évidence
dans le cadre des grands projets d’infrastructure financés par la Chine (Ainsi, souvent prise en exemple, la construction du barrage de Méroé au
Soudan (2003-2008), financée par la Chine et impliquant des entreprises de
construction chinoises, s’est accompagnée du déplacement forcé de milliers de
personnes (des paysans pour la plupart, relogés dans des conditions précaires
sur des terres peu fertiles), et de l’assassinat de dizaines de protestataires
(Askouri, 2007). » Source CETRI - 2010
Sans commentaire. Les prolétaires et le peuple français n’ont
que faire de ces « coopérations
économiques » chinoises.
Bouquet final :
« La situation du monde un siècle après la première guerre
mondiale n’est donc pas un nouvel affrontement entre blocs impérialistes
concurrents, mais la mise en cause de la domination des USA et de l’OTAN par le
développement des “BRICS” et du “socialisme de marché” chinois »
Quelle audace, quelle
créativité ! On n’avait rien lu d’aussi beau depuis le bouquin de Lénine
« L’impérialisme stade suprême du
capitalisme ». D’ailleurs on est en droit de se demander si Lénine ne
serait pas dépassé – et de loin – par le rédacteur (rédactrice) de ce texte
puissant !
Alors désormais il n’y a pas
d’affrontements entre blocs impérialistes concurrents. C’est vrai que si les
U$A sont seuls, la Chine pas colonialiste, allant vers l’aisance moyenne et l’alliance pacifique avec les BRICS (Brésil,
Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), l’Europe ?
…. Et bien, plus besoin de guerres !
Fin de la guerre par faute de
combattant ! Il fallait y penser. Mais Mr (ou Mme) le rédacteur a quand
même un petit souci avec …la France !
Principe N°4 : « Le peuple de France doit choisir : défendre la place de sa
bourgeoisie dans l’alliance atlantique en se mettant au service des guerres de
l’OTAN et en tentant d’infléchir l’Union Européenne, ou ouvrir une brèche dans
l’impérialisme en contribuant à un nouveau monde de coopérations entre nations
souveraines, de paix et de progrès social, un nouveau monde qui fera apparaître
le capitalisme pour ce qu’il est : historiquement dépassé.
Le parti communiste doit appeler à la sortie de l’OTAN, de l’Union
Européenne et de l’Euro pour ouvrir la perspective d’une France socialiste dans
un monde multi-polaire de coopérations et de solidarité pour la paix ! »
Préconisation de nos nouveaux
« communistes » : « ouvrir
une brèche dans l’impérialisme en contribuant à un nouveau monde de
coopérations entre nations souveraines, de paix et de progrès social, un
nouveau monde qui fera apparaître le capitalisme pour ce qu’il est :
historiquement dépassé ».
Comme écrit plus haut, seuls les
U$A restant des impérialistes - mais
tout seul ! – on ne voit pas très bien ce qui nous reste à faire. Ou
plutôt si : nous rapprocher des « communistes »
chinois et leur « socialisme de
marché » (au fait c’est quoi le « socialisme
de marché » ?) dont nous avons tant à apprendre ; tisser
des alliances avec les BRICS et alors les yeux vont s’ouvrir. Tout le monde va
réaliser que les U$A sont seuls ! Isolés. Le rédacteur (rédactrice) nous
dit « historiquement dépassé »
Les capitalistes étasuniens vont
quitter la scène de l’histoire est se reposer – qui sait – à Cuba, cette île
paisible des caraïbes, où les gentils peuples leur laisseront siroter leurs
« cuba-libre » jusqu’à la fin des temps.
La ligne politique proposée par « faire vivre le p « c »f »
est pathétiquement infra-politique. Elle reprend ce qui a causé la perte
des mouvements nationalistes petit-bourgeois qui ont sévit entre la fin des
années soixante et les années quatre-vingt en se ralliant à la « théorie des trois mondes » impulsée
par …… le Parti « Communiste » Chinois, avec à sa tête Mao Ze Dong !
Tous ces petits bourgeois d’Asie,
d’Afrique et d’Amérique latine, qui ne voulaient pas apprendre du marxisme, qui
avait peur du communisme au point de se lancer, parfois et souvent jusqu’à la
mort dans des combats perdus d’avance au nom d’une troisième voie, d’un troisième monde.
Au fond le texte de « Faire vivre le p « c »f »
est une comédie. Comédie au sens ou l’entendait Marx : « Les événements historiques se répètent
pour ainsi dire deux fois : : la première fois comme tragédie, la seconde
fois comme comédie ».
C’est ainsi qu’il faut le
prendre. Le prolétariat et les peuples du monde ont déjà beaucoup perdu à
suivre cette prétendue « troisième voie ». Ils savent que la route
est barrée.
Les impérialismes ne sont pas
morts et l’analyse de Lénine est toujours – hélas - bien d’actualité. U$A,
Chine, Russie, Europe, France … il y a encore bien des grands et petits
impérialistes. Ils jouent un jeu classique pour la conquête des
« marchés ». Et au final ils nous mèneront encore une fois à la
guerre. Et tout le monde a cette réalité là sous les yeux, sauf « faire vivre le p
« c »f ».
Le rôle TOXIQUE de « faire
vivre le p « c »f » et biens d’autres groupes du même acabit en
France et ailleurs doit être démonté implacablement, il faut dévoiler leur
fonction anti-communiste.
OCF -
22 Mars 2016