Le
choix du « meilleur » serviteur.
Avril 2017, les
français sont appelés à élire un président. Cette nouvelle élection revêt,
cette année, un caractère exceptionnel. Depuis des dizaines d’années, tout
ronronnait. Gauche – droite - l’alternance était bien réglée. A tour de rôle
la bourgeoisie choisissait son employé. Giscard, Mitterrand, Chirac, Sarkozy,
Hollande.
Nous disons bien
« la bourgeoisie choisissait ».
En effet depuis 1789, et l’instauration chaotique de la forme républicaine de
l’Etat, seuls les possédants (soit de la terre, soit des usines, soit de la
banque) ont décidé qui devait représenter leurs intérêts à la tête de cette
machine à réprimer et tromper qu’est l’État.
Au début cela était
évident pour tous. Le suffrage n’était pas universel (la bourgeoisie est
prudente et n’accorde des « droits » qu’en fonction de circonstances
précises) et le résultat des élections apparaissait pour ce qu’il était :
une mascarade de démocratie. Puis vint le « suffrage universel » (1944).
La bourgeoisie (Bouygues,
Bolloré, Dassault, Pinault …) maitrisant tous les médias de masses :
journaux, télévision, radios… n’avait plus de problème pour
« fabriquer l’opinion ». Et sa grande force fut de convaincre
idéologiquement la grande masse de la population que : voter était
l’essence même de la démocratie. Cette mortelle illusion reçut le concours
et l’approbation des partis de « gauche ». Socialistes et
communistes participèrent au « jeu », y gagnant, pour un temps,
quelques postes et fonctions.
Aujourd’hui encore on
entend ces mots « des gens sont
morts pour le droit de vote », mais que l’on cherche dans l’histoire QUI est mort pour jeter un bulletin
dans une urne … Des gens sont morts pour la liberté, contre l’esclavagisme, pour
le droit de grève, pour des conquêtes et des idéaux bien précis. Pas pour que
leurs maîtres leur donnent de temps à autre le « droit » de choisir
des employés au service des banques ou des industriels.
Mais revenons à 2017.
La bourgeoisie française (impérialiste : c’est à dire qui ne se limite à
exploiter des gens sur le sol national) a mis du temps à choisir son
représentant. Il y avait beaucoup de prétendants, mais ne devient pas
« employé en chef » (Président) qui veut. Il faut que la bourgeoisie,
ces gens qu’on ne voit que très peu et que les anglo-saxons appellent le
« deep state » (l’Etat
profond), DESIGNE son candidat.
La bourgeoisie ne doit pas agir à l’aveuglette et en tout cas elle doit fixer son choix – EN FONCTION DU CONTEXTE – sur celui et ou celle qui semble le (la) plus apte à serrer la vis en évitant la révolte.
La bourgeoisie ne doit pas agir à l’aveuglette et en tout cas elle doit fixer son choix – EN FONCTION DU CONTEXTE – sur celui et ou celle qui semble le (la) plus apte à serrer la vis en évitant la révolte.
La
particularité des élections 2017.
Depuis les années
Pompidou, (qui correspondent à la
période ou Nixon, Président des U$A a désindexé le cours du dollar papier par
rapport à celui de l’or physique) jamais la crise du capitalisme
n’avait atteint cette ampleur. Ce qu’on appelle mondialisation - qui n’est que le verbiage petit-bourgeois
qui permet d’éviter de nommer l’impérialisme tel qu’il fut analysé et défini
par Lénine – a fait exploser les états-nations, et modifié considérablement la répartition
du capital dans le monde entier. Les usines délocalisées de l’Europe vers
l’Asie, ce qui signifia, plus concrètement, des millions de chômeurs ici et des
millions de nouveaux prolétaires pauvres arrachés à la paysannerie, là-bas ;
cette « mondialisation » donc impose de nouvelles règles du jeu entre
les prolétaires producteurs et la classe bourgeoise.
Détruire des emplois
ici (créer des chômeurs) et fabriquer des pauvres là-bas pose un problème. Sur
le court terme la bourgeoisie fait du bénéfice, mais aussi et surtout à moyen
et long terme : qui va acheter et avec quel argent cette masse de produits
destinés à être … vendus ?
(voir K. Marx : Baisse tendancielle du taux de profit).
(voir K. Marx : Baisse tendancielle du taux de profit).
Depuis plusieurs années
nous en sommes à ce point. Jusqu’à présent la bourgeoisie avait laissé une
certaine latitude à ses employés de premier rang (Présidents). Il faut dire
qu’ils firent parfaitement leur « travail ». Sarkosy puis
Hollande, avec la complicité des syndicats et des partis de « gauche »
ont réussi en quelques années à faire passer un ensemble de lois qui ont
détruit ce qui avait fondé les rapports entre classes dans la période dite des
« trente glorieuses ». Retraites, sécurité sociale, salaires, droit
du travail (Lois sur l’ANI, El Khomri), lois liberticides sur la liberté
d’expression, état d’urgence …..
Mais, rien n’y fait, la
crise ne fait que s’aggraver. Alors que faire ? La politique de la classe
bourgeoise doit désormais être prise en mains
(comme en 1969-1974 avec Pompidou) par un employé DIRECT du capital. La
bourgeoisie a besoin d’un homme fidèle, sorti de son sérail et qu’elle a
introduit grâce à Hollande dans l’appareil de l’Etat (ministre de
finances) : Macron.
Comme Pompidou il sort
de chez Rothschild, mais qu’importe pour Hollande. Hollande n’est pas là
pour réfléchir mais pour obéir ! Et puis c’est oublier qu’Henri
Emmanuelli, aujourd’hui à la gauche du PS, a lui aussi passé neuf ans à la
Compagnie financière Edmond de Rothschild. « J’étais directeur adjoint,
salarié, lui associé gérant. La paye n’est pas la même », se défend le
député des Landes.
Le soir même de sa nomination, Manuel Valls avait tenté de couper court aux polémiques : « Il y a des années qu’on crève de débats idéologiques et d’étiquettes surannées. » En écho, Jean-Christophe Cambadélis, rue de Solférino, insiste : « Comme tous les symboles, celui de la banque Rothschild doit être dépassé. ». Donc : qui se ressemble s’assemble et Rothschild et un symbole !
La bourgeoisie a désormais besoin d’un contrôle direct sur l’Etat. Elle
a trouvé son employé rêvé. Mais beaucoup d’autres se poussent au portillon.
Fillon, Mélenchon, Hamon et pleins d’autres, verts rouges, bleus ….. Alors il
va falloir dégager le terrain.
Les chéris d’hier ne
font plus rêver dans les chaumières et la bourgeoisie le sait. Sarkosy, Juppé,
et la clique sont discrédités, et ils puent la corruption et le mensonge.
Fillon avance, naïf et sûr de lui et, vlan !, la presse révèle un
politicien comme les autres (qui a donné les informations ?).
Malgré tout Fillon s’accroche encore (à heure où nous écrivons !). Cet
homme qui fut le larbin de Sarkosy croit vraiment qu’il est autre chose qu’un
pion, mais ce n’est qu’un employé il est
viré par ses maîtres. Pas d’hommes providentiels pour la bourgeoisie
REELLE !
Hamon et les
socialistes pensent ils eux aussi que les licenciés d’Alsthom ou de
Caterpillar, les matraqués de Notre Dame des Landes ou du barrage Sivens les
ont oublié ? Au demeurant nous savons bien que les sections socialistes
basculent actuellement majoritairement chez Macron. Car, la cause est perdue,
alors si on eut encore avoir des postes aux législatives, autant aller du coté
où le vent de l’opportunisme souffle.
Mélenchon, ce vieux
routier de la politique. Trotskyste en 1970, sénateur en 1986, membre de
plusieurs cabinets ministériels. Sans lui et les voix raclées aux
« indécis », Hollande ne serait pas passé en 2012 tellement le dégout
du PS était déjà grand. Mais Mélenchon joue le tribun d’extrême gauche, le
rempart contre l’extrême droite. Mélenchon séduit les anciens « soixante
huit tards », devenus petits bourgeois et qui sont dans l’émotion. Aucun
danger pour la bourgeoisie ! Au deuxième tour : faire barrage à
l’extrême droite (avec l’option : sans
consigne de vote). On se rappelle le coup fantastique de 2002 ou toute la
« gauche » a voté pour ……
Chirac ! (Merci Jospin, celui-là même qui avait pour ministre de
l’enseignement … Mélenchon.).
Et puis il y a le
cortège des idiots utiles qui, quelques soient leurs « programmes »
laissent planer l’idée que « voter c’est peser », que participer à
cette farce c’est ça la « démocratiiiie) !
Et Lepen ? Tout a
été fait depuis des années pour recycler les idées de l’extrême droite. Peu à
peu le FN a gravi les échelons. L’électorat est populaire nous dit-on. Oui dans
beaucoup de secteur c’est la vérité (Nord). Mais comment cela se peut-il ?
Comment nait l’extrême droite ? Nous le savons parfaitement. Il faut
d’abord liquider tout idéal révolutionnaire dans la tête des gens (et en
Allemagne des années 20-30 ce fut même l’assassinat pur et simple des
dirigeants syndicaux et politiques par le socialistes !) – Dès lors que le
parti dit communiste a choisi la voie électorale (années 50), dès lors qu’il
abandonna les quartiers et ses habitants peu à peu isolés et marginalisés, dès lors
que les ouvriers furent écrasés par la destruction des outils de production
(mines, aciéries, industrie lourde
- Dans le Nord, espérance de vie 58 ans, revenu moyen 800 euros/mois !)
et bien le terrain fut prêt pour le travail (efficace) de l’extrême droite et
des religieux.
Dans d’autres zones,
c’est sur d’autres couches déclassées de la petite bourgeoisie que le FN fait
son beurre (anciens pieds noirs, commerçants ou artisans conduits à la
faillite).
Et tout cela ça fait
beaucoup de monde, électoralement parlant.
Qui la Bourgeoisie
va-t-elle choisir au final ? Macron semble bénéficier de tous les atouts.
La presse lui est tout entière acquise. Tous les bobos, tous ceux qu’ont fait
saliver au seul nom de Lepen seront présents au deuxième tour pour le soutenir
(comme en 2002).
Mais tout cela fait-il
vraiment un choix ? Macron ou Lepen ? la crise doit être gérée au mieux !
Dans ce suffrage
universel il y a toujours une courte incertitude. Qui que ce soit qui accède au
poste envié de premier larbin de France
(Président) il (ou elle) devra se soumettre aux diktats de la bourgeoisie.
Si c’est Macron ce sera
tout de suite, si c’est Lepen au bout de quelques mois, tout rentrera dans l’ordre
(capitaliste).
L’intérêt du Capital
est actuellement en grand danger et les amateurs ou les politicards classiques
ont fait leur temps. Les capitalistes ne vont pas faire dans la dentelle.
Macron ou Lepen seront des exécutants.
Qu’on
ne nous demande pas de choisir qui va nous tondre !
OCF - 4 Mars
2017 OCF@KOMINFORM.ORG
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